janvier
Et l'environnement intérieur ?
Comment le monde en est-il arrivé là ?
Qui est responsable de la dégradation de l’environnement, du dérèglement climatique, et autres catastrophes qui nous guettent aux tournants de nos inconsciences infantiles. Je n’ai pas dit enfantines... bien sûr l’enfant promène un regard innocent sur les agissements des adultes, dont il ne suppose pas qu’ils sont au moins, irresponsables, au pire, destructeurs !
Où se cache le Petit Prince en chacun ?
Que sont devenues nos aspirations les plus nobles et nos envolées créatives ?
Qu’avons-nous fait de nos terres intérieures, de nos jardins d’espoir, et autres terreaux fertiles ?
Et comment pouvons-nous agir, vraiment, autrement qu’en décochant des solutions d’urgence pour tenter de freiner un processus dont nous ne cessons de nous inquiéter sans pour autant confronter l’évidence ?...
Quelle est-elle cette évidence dont nous savons qu’elle n’est crédible que pour celui qui souhaite sincèrement, sans retenue, participer au changement de ce monde dont les semonces n’ont pas fini de résonner à nos oreilles si sourdes aux appels de la Vie ?
L’incontournable réalité est simple, comme toujours. Il ne peut y avoir d’environnement extérieur, il ne peut y avoir de monde environnant, si, au préalable celui-ci n’a pas été pensé, «idéé» par un, des, penseurs dont l’ignorance de leur impact direct sur l’objet de leur réflexion, en fait de dangereux démiurges auxquels échappe la violence de leurs projections mentales.
Comment peut-on imaginer une seconde que la production incessante de nos pensées/émotions ne soit pas un élément fondateur du monde dans lequel nous vivons ?
Comment peut-on croire qu’il y a d’une part notre environnement extérieur, et d’autre part, nous, chacun, et ensemble, vivant dans ce monde, sans aucune résonance, de nous à lui, puis de lui à nous ?
Mais nous sommes les artisans de ce qui nous effraie aujourd’hui !
Mais nous avons contribué, chacun et tous ensemble, dans un collectif d’inconscience, à cette misère qui touche la Terre, et ses habitants, quel que soit le règne auquel ils appartiennent.
Mais aujourd’hui, face à notre inconscience notoire se dresse le bilan écrasant de l’interférence criante de notre environnement intérieur sur l’environnement extérieur !
Cette évidence est à la fois lourde de sens lorsqu’on observe la destruction de la source d’abondance qui nous avait été confiée, mais elle est aussi une possibilité d’éveil à la responsabilité de chacun concernant cet environnement intérieur dont il est le seul à pouvoir le changer...
Et vraiment rien n’est plus simple !
Bien sûr, il est souhaitable de se prémunir de patience, de persévérance, et d’un vrai désir de participer en soi-même à la mutation des consciences, pour un autre monde.
Simple, sans aucun doute, mais pas facile.
Simple parce que notre nature princeps est fondamentalement bienveillante, empathique, altruiste, et portée vers l’Amour qui n’attend pas de retour. Pas facile parce que nous avons, au fil du temps terrestre et des épreuves traversées, développé des stratégies de survie dont nos neurones ont bien mémorisé les émotions qui les sous-tendent : peur, colère, tristesse entre autres.
Par un système extraordinairement ingénieux qui tente d’installer une cohérence entre nos pensées, nos émotions, nos comportements, et la forme de notre corps, il s’établit une inter relation permanente, via la chimie du cerveau entre autres, dans tous ces systèmes. De plus, avec le temps, cette chimie installe au coeur des cellules la mémoire de ce qui a été pensé, ressenti, posé en acte.
Malheureusement, nous « balançons » dans ces circuits des informations plus que négatives issues de notre manière de décoder la vie et les expériences qu’elles nous proposent. Expériences, dont l’accueil qu’on leur fera, déterminera bien sûr le cocktail chimique qui imprimera dans nos tissus la mémoire de l’expérience. D’impression en empreinte se dessine cet être vibratoire que nous sommes, chacun, et cette vibration-là émet au fil de ses mémoires, tout l’indicible maelström de ce qui ne s’est pas digéré : rumination, ressentiment et autres scories d’un émotionnel non maîtrisé.
Cette saturation vibrante profite à tous, et à tout !!!
Notre environnement extérieur, chaotique, n’est que le reflet de nos terrae incognitae desquelles sourdent ces ruisseaux d’impuissance, de résignation, de refus, et résistances qui se déversent sur notre monde.
Dès lors, nous sommes responsables de ce qui se trame à l’intérieur de nous, puisque c’est nous qui sommes censés décider de nos pensées, nos émotions et autres manifestations qui devraient, à chaque seconde ne tenir compte que d’une seule et même chose : comment, à l’instar du colibri, pourrè-je faire ma part dans ce monde qui souffre ?
Souffrance à laquelle je prends part en projetant mes manques, doutes, incertitudes, et autres déserts de foi sur un environnement qui ne s’en remet plus.
La jolie fable du colibri est celle d’une forêt en flammes devant laquelle ses habitants, prostrés, pleurent d’impuissance, tandis que le colibri s’active : allers et retours entre la rivière et la forêt, transportant une goutte précieuse dans son petit bec. Les autres se moquent, bien sûr, de cette intervention leur semble-t-il, vaine. Le colibri en convient, et répond sagement : « oui, mais j’aurai fait ma part »...
Nous devons chacun faire notre part. Elle serait de cesser de déverser sur le monde le contenu de ce qui macère dans nos recoins intestins, et que nous ne cessons d’alimenter par la reproduction sans fin de nos tourments séculaires. Une attention sans complaisance, une présence sans faille, et néanmoins une bienveillance accueillante permettent de glisser d’un monde de peur et de colère, à un univers d’harmonie et d’équilibre dans lequel la survie n’a pas sa place.
Savoir, tout de même, que le regard bienveillant, empathique, sur soi, autrui et le monde est un bienfait pour tous.
En tout premier lieu, il adoucit les rancoeurs et rancunes à l’origine de nos maladies. Puis, il encourage les autres et leur propose autre chose que l’agressivité comme réponse au mal être. Enfin, il dispense à l’environnement une douceur, une reconnaissance de sa beauté, une gratitude pour sa générosité... et ceci étant le miroir de cela, et inversement, nous créons alors, un monde à notre image, la vraie, celle de la profondeur de notre Être.
Un Être de beauté, bonté, vérité, dont les pensées nobles génèrent l’émotion idoine, une joie pure et sans objet. Et dans une ronde devenue vertueuse, les protagonistes de la chimie du corps, neurotransmetteurs, hormones et autres supports de message, font circuler cette douce manne dans nos tissus meurtris par l’ignorance, et la souffrance qui en découle...
Tout étant relié à tous, et à tout, tout étant en échange permanent, chacun dès lors, en faisant le pari de sa Beauté intérieure, non seulement guérira de sa blessure enfouie, mais offrira aux autres et à l’univers un autre possible s’appuyant sur une détermination du coeur à donner le meilleur du Soi...
Martine Régis pour le MPC
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